Juin 2001 : Le gouvernement continue à vouloir légiférer sur la notion de "cryptographie"
Pour des raisons hélas trop connues (les écoutes téléphoniques administratives), depuis 1939 la France interdisait l'utilisation libre de cryptographie. Elle constituait une exception regrettable au milieu des autres grandes démocraties et c'est cette exception que M. Lionel Jospin avait voulu lever en 1999 en décidant la libéralisation complète de la cryptographie. Deux ans après, le Projet de Loi sur la Société de l'Information n'abroge pas les réglementations visant la cryptographie ; pire, il définit la notion de "cryptologie", et il créé des limitations à la liberté d'expression fondées sur un hypothétique danger que feraient peser sur la société les programmes de cryptographie. La fabrication et la fourniture de couteaux de cuisine est libre, mais la libre écriture et la libre diffusion de logiciels informatiques de cryptographie est interdite ! Légiférer sur la cryptographie est dangereux
pour les libertés fondamentales (notamment la liberté d'expression
et la liberté d'opinion). Si la LSI était votée
en l'état, vous ne pourriez plus diffuser librement les trois lignes
de script PERL qui suivent puisque cela constitue une "fourniture" d'outil
de cryptographie (avec algorithme RSA) :
Source : http://www.cypherspace.org/~adam/rsa/
Légiférer sur la "cryptographie", c'est chercher à capturer le vent ; c'est stupide : à la fois inutile et dangereux. "Le droit de parler le PGP est comme le droit de parler le Navajo. Le gouvernement n'a aucun droit spécifique de vous empêcher de parler d'une manière technologique, même si c'est plus compliqué pour lui de comprendre ce que vous dîtes." ( Eben Moglen, professeur de droit, Université de Columbia, New York ).
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